Un droit bafoué !

C'est quoi un travail décent ?

Le travail décent est un droit humain reconnu qui se définit comme l’ensemble des aspirations des êtres humains en ce qui concerne leur vie professionnelle. Il repose sur quatre piliers : l’emploi, la protection sociale, les droits des travailleurs et des travailleuses et le dialogue social.

Dans le monde et dans tous les secteurs confondus, selon des chiffres de l’OIT (Organisation Internationale du Travail ) :

• 731 millions de personnes en emploi vivent avec moins de 3 euros par jour (2017). Dans les pays dits “émergents” ou “en développement”, c’est 27% des travailleurs et travailleuses qui vivent sous ce seuil de pauvreté.
• 60% de la main d’œuvre dans le monde travaille dans le secteur informel. En Afrique,85% des emplois sont informels (2018)
• Une personne meurt toutes les 15 secondes d’un accident ou d’une maladie liées au travail (2018)
• Moins de la moitié de la population mondiale est couverte par au moins une prestation sociale

L'accès a un travail décent à travers le commerce équitable !

L’accès à un travail décent pour les producteur·ices et travailleur·euses est au cœur des préoccupations du mouvement du commerce équitable, qui est né sur la base du constat de l’inégale répartition des richesses dans la chaîne commerciale. Par ses principes et ses actions, le commerce équitable défend et contribue à la réalisation des droits économiques et sociaux des personnes.

Critères économiques du Commerce Equitable

• Le prix juste 

C’est un prix qui permet de couvrir les coûts de production, les besoins fondamentaux de la famille et la possibilité d’épargner et/ou d’investir dans son outil de production. Les organisations de commerce équitable ont établi une grille localisée de comparaison des salaires vitaux et des prix justes. Majoritairement, les prix du commerce équitable sont nettement supérieurs aux prix du commerce dominant, mais ils n'atteignent pas toujours les salaires minimums vitaux. Cependant, il est important de regarder aussi les avantages en nature ou en collectif offerts par le commerce équitable qui n’entrent pas dans le calcul mais qui participent à une conséquente amélioration des conditions de vie des producteurs·ices et de leur famille.

• Un revenu régulier

Un revenu régulier est garanti par des commandes régulières des importateurs partenaires qui permettent aux organisations productrices de maintenir leur activité et de la développer. Ces débouchés dans la durée permettent de maintenir et créer de l’emploi dans les territoires, et ainsi éviter l’exode rural et les situations d’extrême pauvreté.

Critères sociaux du Commerce Equitable

• Respect des conventions de l’OIT

Tous les standards sociaux des labels de commerce équitable s’appuient sur les 11 conventions fondamentales de l’OIT citées précédemment : la liberté syndicale et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de la discrimination en matière d’emploi, la santé et la sécurité au travail.
 

• Des avantages sociaux complémentaires

Beaucoup des choix sociaux des organisations productrices s’orientent vers le mieux vivre collectif et vont au-delà des conventions fondamentales : système de retraite, protection de la maternité, bons de santé, mutuelle ou autre assurance maladie, hygiène et sécurité… Toutes ces mesures ne comptent pas dans l’augmentation des revenus disponibles des producteurs·ices mais permettent à l'ensemble de la famille de ne pas avoir de charges supplémentaires.

Critères de renforcement, d’autonomie du Commerce Equitable

• Le regroupement en structures démocratiques

L’organisation collective permet aux producteurs·ices de sortir de l’isolement et de renforcer leur pouvoir de négociation face aux acheteurs. Le rapport de force évolue et les organisations productrices peuvent mieux imposer leurs prix. Au sein des organisations productrices, les producteurs·ices sont incitées à prendre part activement aux décisions, et notamment dans le calcul de leur prix. Dans des zones où le commerce équitable est très développé, les prix équitables peuvent même s’imposer aux partenaires commerciaux qui ne sont pas engagés dans la démarche de commerce équitable.

• Le renforcement des compétences

Les organisations productrices mettent en place des formations afin que les producteurs·ices améliorent leurs compétences, leurs connaissances ou toutes formes d’aptitudes permettant leur développement personnel et professionnel. Des formations ont ainsi lieu, comme par exemple sur le calcul des prix ou dans des domaines tels que la gestion ou le leadership.

Critères environnementaux du Commerce Equitable
 
L'interdiction des substances dangereuses dans le commerce équitable permet de travailler dans des conditions sanitaires correctes, sans être exposé·es à des substances chimiques telles que les pesticides ou engrais pétrochimiques de synthèse, qui, dans la filière conventionnelle, détruisent la santé des sols mais aussi des êtres humains.